Les incidences du coronavirus au travail ont suscité peu d’attention jusqu’à présent. Des enquêtes montrent que la crise du coronavirus entraîne une hausse des maux de dos et des problèmes psychiques. La santé des collaborateurs est le capital essentiel d’une entreprise. Les employeurs peuvent apporter un soutien significatif à leurs effectifs pendant cette phase et ainsi marquer des points en termes de marque d’employeur, de fidélisation et de motivation du personnel.
Le coronavirus a apporté des changements dans de nombreux domaines de la vie (professionnelle). De nouveaux facteurs menacent de compromettre le bien-être de chacun. Le stress numérique, par exemple: l’utilisation des services d’information a fortement augmenté, mais un flux trop important peut toutefois entraîner peurs et inquiétudes. Ou encore la réduction massive des contacts personnels: la plupart des personnes compensent en entretenant leurs contacts en ligne, par exemple via les appels vidéo, qui ne peuvent toutefois jamais totalement remplacer les contacts personnels.
Les maux de dos et les problèmes psychiques font depuis longtemps partie des maladies de civilisation les plus répandues. Ainsi, 18% des Suisses actifs souffrent de maux de dos provoqués par leur travail. Et 29% des actifs se sentent épuisés. De tels problèmes entraînent souvent des absences pour cause de maladie. Ces dernières entraînent des coûts directs pour les employeurs sous forme de maintien du salaire et indirects sous forme de perte de production. Les coûts liés aux répercussions du coronavirus pourraient encore augmenter sensiblement.
L’activité physique insuffisante et/ou les postes de travail non-ergonomiques peuvent être à l’origine de la hausse des maux de dos. Conséquence de la flexibilisation croissante du travail, de nombreux collaborateurs continuent de travailler à plein temps ou en partie à domicile, dans de nombreux cas depuis la table de leur cuisine, du salon ou même depuis leur canapé – avec des conséquences néfastes pour le dos. Le coronavirus et ses conséquences directes comme l’isolation sociale pendant le confinement au printemps ont eu des répercussions sur la santé mentale de nombreuses personnes. La pandémie persistante est souvent ressentie comme source de stress – notamment car de nombreuses personnes craignent pour leur existence. Le virus se retrouve toutefois au cœur de l’attention davantage pour ses conséquences physiques que psychiques. Ces dernières ne doivent toutefois pas être sous-estimées, les maladies psychiques étant souvent à l’origine de la cessation anticipée de l’activité professionnelle, même avant le coronavirus. En effet, 48% des rentes d’invalidité actuelles sont liées à une maladie psychique.
La santé des collaborateurs est le capital essentiel d’une entreprise. C’est pourquoi les employeurs devraient prendre des mesures ciblées pour contrecarrer la hausse des problèmes de dos et psychiques chez leurs collaborateurs. Et ce également eu égard au fait que le monde du travail a rapidement changé dans de nombreux domaines au cours des derniers mois. Les changements qui s’inscriront dans la durée, comme le souhaitent de nombreux collaborateurs, concernent la possibilité de travailler de manière mobile, même lorsque le coronavirus appartiendra au passé. Il en découle pour les employeurs des conséquences puisqu’ils sont tenus à leur obligation légale d’assistance même dans des conditions qui ont évolué.
Des obligations pour les employeurs
Les changements survenus ont également des incidences sur la direction des collaborateurs – un point important sachant qu’une direction vécue comme négative peut rendre malade psychiquement. Après six mois de pandémie, employeurs et collaborateurs sont arrivés dans une nouvelle normalité. Les cadres supérieurs jouent un rôle central à cet égard. Leur présence est centrale, car ils doivent donner le bon exemple pour le comportement qu’ils souhaitent transmettre. Il s’agit également de la gestion des charges psychiques. Il est important que les cadres, les collaborateurs et les équipes restent en contact. Pour ce faire, il est important de choisir le canal de communication adapté. Il est certainement plus judicieux de téléphoner à ses collaborateurs ou d’organiser des visioconférences que de communiquer uniquement par e-mail ou pas du tout. Le contact direct permet aux cadres supérieurs de constater plus rapidement si un collaborateur est en difficulté psychique. Ils peuvent ainsi réagir mieux et plus rapidement.
Pour prévenir les maux de dos, les employeurs devraient aider leurs collaborateurs à aménager chez eux un poste de travail ergonomique. Divers moyens peuvent y contribuer, notamment sous la forme d’une contribution financière pour l’achat de chaises de bureau, d’un bureau ou de conseils de gymnastique au bureau pour renforcer la musculature du dos.
Il est également utile que les employeurs donnent à leurs collaborateurs des conseils concrets pour le travail mobile et le travail à domicile. Le respect de routines favorables pour la santé, suffisamment d’activité physique, une alimentation saine ou des pauses à l’air frais jouent ici un rôle capital.
... mais également des chances
Plus particulièrement en cette période marquée par le coronavirus, les employeurs doivent montrer que la santé de leurs collaborateurs leur tient à cœur. Ils devraient aider leurs collaborateurs à rester en bonne santé ou à l’améliorer. Eu égard à l’évolution démographique et à la pénurie de main d’œuvre, cette situation offre l’opportunité de sortir gagnant de la crise du coronavirus. Des mesures ciblées permettent aux collaborateurs de prévenir une hausse des absences pour cause de maladie et même à les réduire. C’est pour vous également l’occasion de consolider la marque d’employeur, la fidélisation et la motivation du personnel. Investir dans la santé des collaborateurs en vaut la peine à plusieurs égards et ce, pas seulement en ces temps de coronavirus.